Life on mars
Ce matin, pas d'école, la prune reçoit ses amis à la maison. Ce qui me fait tout drôle, c'est que c'est la première fois qu'elle les accueille elle-même et les emmène directement dans le jardin. Ils vont jouer à cache-cache et faire de la peinture, mais dans une poignée d'années, ils feront des parties de tarots, joueront de la gratte et bécoteront leur premier amour. J'ai tout un pan de vie (l'adolescence, pour ne pas la nommer... enfin si, pour la nommer) qui remonte à la surface comme des galettes de mazout qui font bien mal. Oui, moi, sa maman, je vais cesser d'être la plus belle du monde, et elle ne prendra plus de grandes bouffées de mon parfum pour se sentir bien, je ne serai plus celle qui est aimée entre tous (et c'est normal, hein, qu'on ne s'y méprenne pas, c'est bien normal... sauf que de mon côté, je vais rester complètement droguée au contact de mes petits, je vais continuer, jusqu'à mon dernier souffle, de croire dur comme fer que rien d'autre ne compte vraiment... pas envie de vieillir amère, s'ils vivent à l'autre bout du monde, et pourtant, pourtant... je ne peux imaginer qu'une chose pareille arrive, alors qu'elle, ma fille, ne songe qu'à partir et découvrir le monde - pas seulement la Terre, donc, non... Mars est son objectif ultime !).