Là où résident les choses sauvages
J'ai vu Max & les Maximonstres aujourd'hui, et je ne sais même pas par où commencer... J'ai fondu en larmes dès les 5 premières minutes et j'ai pleuré/vibré/tremblé, pour ainsi dire, tout le long du film. Pour essayer d'être simple, j'ai rarement ressenti l'enfance -dans ce qu'elle a de plus brutal- avec autant de clarté, de précision, de vérité, même, depuis, et bien depuis... mon enfance, à vrai dire. Je me targue d'avoir une mémoire vive des sensations, pourtant j'avais oublié cette brutalité, cette colère, cette absence absolue de concession, cette intégrité de l'enfance. Oublié à quel point c'est difficile, pour un enfant, de comprendre pourquoi les adultes tergiversent au lieu de casser la médiocrité, pourquoi ils se séparent au lieu de se cogner indéfiniment les uns aux autres, pourquoi on cesse un jour de courir et l'on commence à marcher... pour un jour regarder l'enfance de l'autre rive. Ce film là est une barque qui vous ramène de l'autre côté de la rivière, là où réside la nature profonde de ce que nous étions, avant de grandir. Puissamment carthatique en ce qu'il donne à voir un enfant s'exprimer sans la plus petite inhibition, exprimer cette violence, cette colère brute, dans une forme littérale et non policée, il vous transportera également de beauté, d'élégance et d'émotion. Un bijou à conserver dans le cœur comme une étoile dans la nuit... vous l'avez compris : je suis bouleversée parce que ce film parle avant tout D'AMOUR.