Ce voyage, on l'a prévu environ un an à l'avance, puisqu'on a réservé des billets à la fin de l'hiver 2022 pour un départ le 8 février 2023. On a eu de longues périodes où on s'est demandé si on pourrait finalement partir, parce qu'on avait du mal à boucler le budget minimum pour nous (il est possible de partir pour un budget vraiment riquiqui, mais on savait qu'on voudrait des hôtels jolis, à défaut d'être grand luxe, se faire quelques bons restos et des activités payantes (voilier à Bacalar ou location de vélos à Holbox, par exemple), partir au moins 3 semaines et surtout louer une voiture (prix exhorbitants par rapport à il y a quelques années, d'après tout ce que j'ai pu lire). Je me souviens notamment de soirées à regarder des documentaires sur la culture maya tout en épluchant des guides de voyage... j'avais dit "tant pis, trop long, trop compliqué, laissons tomber Campeche...", et Marco m'a dit "allez, faisons-le à la place de Celestùn, tant pis. Et puis on ira à Rio Lagartos à la place...". Voilà, ça s'est joué à peu près comme ça (et c'est drôle finalement comme chaque petite décision mène au voyage final, qui aurait pu être complètement différent... Dans le multiverse, une autre version de moi a peut-être zappé Campeche, est allée voir les flamants roses à Celestùn et n'a pas raté Rio Lagartos ?).

Que voir à Campeche ?

Nous sommes arrivés en fin d'après-midi au moment précis de la lumière dorée. Autant vous dire que je me suis garée en deux-deux pour aller mitrailler le quartier... Que voir à Campeche ? Et bien, surtout Campeche !

A la nuit tombée, il est très agréable de déambuler le long de cette rue piétonne, couverte de tables et festonnée de lumignons, par exemple pour rejoindre le restaurant La Maria !

Où dîner à Campeche

Le restaurant La Maria propose un rapport qualité/prix imbattable. Si possible, demandez une table au fond, côté patio, l'ambiance y est nettement plus agréable que dans la salle côté rue, pas très emballante. Point de vue food, on a tout aimé, des ceviche et guacamole en entrée, aux plats raffinés et réconfortants à la fois, en passant par le cocktail clover club, parfaitement exécuté.

Ceviche SIN CILANTRO...

Guacamole et son tartare de tomates

Clover club baby ! 

• 60 ml de gin
• 20 ml de jus de citron
• 20 ml de sirop de canne
• 1 blanc d’œuf
• 5 framboises 

Pâtes aux crevettes... il y a comme un pattern dans mes menus, non ?

Bref, c'était très bien, et la balade dans le vieux centre-ville piéton, parfaite !

La Maria, calle 8, Campeche centro 

Où prendre le petit-déjeuner à Campeche ?

Après une nuit pas géniale au Castelmar, on s'est levé tôt comme d'habitude pour profiter de la lumière et de la quiétude du petit matin. On a eu bien raison, ça nous a permis d'avoir une table en terrasse du café Luan, sur une des rues piétonnes du vieux centre-ville. C'est LE lieu que se disputent les touristes pour le petit-dej, et on en a vus qui ont préféré marcher une heure dans le quartier en attendant une table plutôt que de s'installer dans l'établissement voisin, merci Trip advisor, qui permet (parfois) d'éviter les pièges à touristes onéreux et très, très bof ! Regardez comme on était bien... ah, cette terrasse et ce petit-dej font partie de nos souvenirs les plus doux...

Personne ici ? Normal, ce sont les tables de l'établissement voisin !

Vous avez vu la générosité de la tranche ?

Café Luan, calle 59, Campeche centro

Un édifice très "Miami" !

A voir à Campeche

Edificio administrativo del palacio de gobierno 

Le palais du gouvernement fédéral de l'état du Campeche ne plaira pas à tout le monde, mais si, comme nous, vous aimez l'architecture moderniste, et tout particulièrement le modernisme tropicaliste tel qu'il fut développé au Brésil et au Mexique, cette gigantesque bâtisse vous fera vibrer ! A ne pas rater : l'immense mosaïque murale présente sur deux faces du bâtiment et retraçant l'histoire de l'état. 

En conclusion  ! Si la péninsule du Yucatan s'inscrit pour vous dans un voyage mexicain plus large, Campeche ne sera pas forcément une découverte folle, notamment si vous avez vu Oaxaca. Ce ne fut pas le cas pour nous puisque notre voyage était tout entier contenu dans la péninsule. Et, de fait, Campeche fut réellement une étape importante. Malgré l'hôtel décevant, nous avons passé une soirée et une matinée merveilleuses (avec la chance de tomber sur un très bon resto le soir de notre arrivée, et une terrasse extra pour le petit-déjeuner le lendemain matin !). Loin du luxe ahurissant de Tulum et de la pauvreté extrême des pueblos, on a eu l'impression de découvrir un autre Mexique, entre tradition et modernité, entre culture précolombienne et européanité, entre richesse et pauvreté. Il y avait quelque chose de marin et de pur dans l'air, et une qualité de lumière particulière... peut être parce que nous nous y sommes baladés en fin d'après-midi et tôt le matin ? Nous n'avons jamais regretté les heures de route supplémentaires parce que oui, pour nous Campeche valait bien le (gros) détour...

En préparant l'itinéraire, on a assez vite décidé de s'épargner la visite de Chichen Itza. D'un côté c'est un peu un crève-coeur d'aller jusque là-bas et de rater cette merveille, mais d'un autre, on est pas venu pour souffrir : visiter des ruines mayas en plein cagnard avec une affluence de RER C aux heures de pointe, le tout agrémenté de vendeurs en tout genre qui vous harcèlent jusqu'au pied des marches de la pyramide, ben... bof en fait. Et il se trouve qu'en regardant les sites mayas yucatèques, j'ai eu un coup de coeur pour Uxmal et sa pyramide arrondie. Uxmal c'est aussi beau et impressionnant que Chichen Itza, en beaucoup moins cher et beaucoup moins bondé. Revers de la médaille, c'est aussi beaucoup moins facile d'accès que Chichen Itza, mais pas grave, on était ultra motivés ! 

Si vous avez déjà voyagé au Yucatan ou planifiez de le faire, cette question se sera certainement posée : une fois l'avion atterri à Cancùn, est-ce qu'on fait le tour dans le sens des aiguilles d'une montre, ou l'inverse ? Et qu'est-ce qu'on fait entre la côte Caraïbes et celle du Golfe du Mexique ? Beaucoup renoncent à visiter Campeche pour ces longues heures de route avec pas grand chose à faire au milieu finalement... Parce que j'ai besoin de vraies pauses dans une journée de conduite, on cherche toujours à faire une grosse étape dans un lieu si possible agréable et calme. Quand on sépare 5 heures de conduite en 2 fois 2 heures 1/2 avec une activité sympa au milieu (petit pique-nique toi même tu sais), finalement les kilomètres se digèrent assez bien. Donc là, bon, et bien pas évident, en l'absence de jolis cenotes ou autre, on a donc tablé (si je puis dire) sur un restaurant choisi par Marco dans la bourgade totalement inconnue de Jose Maria Morelos...

Où déjeuner sur la route entre Bacalar et Uxmal ?

Attention, là on sort vraiment des sentiers battus, puisqu'on prend donc la direction du Ko'ox Janal, un petit restau 0% touristique et par contre très fréquenté par les locaux (et c'est généralement bon signe). Au menu : du poisson, de la soupe de poisson et encore du poisson ! On vous servira une petite bisque en entrée, délicieuse et caliente ! J'ai pris des crevettes sautées parfaites, et Iris du poisson pâné qu'elle a trouvé très bon (une gageure parce qu'elle est difficile et pas fan de poisson). Prix mexicains pour les Mexicains, donc vraiment pas chers, par contre je pensais m'y reposer un peu avant de reprendre le volant mais la musique extra forte a eu raison de nos nerfs... on est reparti directement après l'addition !

(pas de site web mais le Ko'ox Janal est facile à localiser sur Google maps, dans le pueblo de Jose Maria Morelos)

La soupe de poisson qui arrache bien comme il faut...

Où dormir à proximité d'Uxmal ?

Au Pickled Onion bien sûr ! Non seulement l'hôtel et sa propriétaire sont charmants mais en plus vous serez super bien situés (dans le pueblo de Santa Elena, donc au plus près du site archéologique) pour être parmi les premiers sur Uxmal le lendemain matin.

The Pickled Onion

Si vous avez autant de chance que nous, Valerie aura préparé son fameux banana bread pour le petit-dej... n'oubliez pas de commander des pique-niques la veille au soir pour le lendemain matin : vous partirez l'esprit tranquille sur la route avec de délicieux sandwiches !

Et Uxmal, alors ? Comme toujours, je ne peux que conseiller d'y être à l'ouverture ! Vous ne serez pas seuls mais si vous allez vite, vous pourrez faire le tour avant que le site soit envahi... plus sympa pour les photos, sans parler de la lumière encore très douce. C'est ce qu'on a fait, et puis ensuite on a refait un tour beaucoup plus lentement, pour bien apprécier chaque détail... Iris, elle, a compté les iguanes : une bonne cinquantaine !

Pour en savoir un peu plus sur Uxmal, c'est par ici !

En pépararant le voyage au Yucatan, j'ai lu pas mal de blogs, et, plusieurs fois, j'ai vu revenir le nom "Bacalar" comme un secret extraordinaire, "a hidden gem", une sorte d'Eden pas encore (trop) dégradé par le tourisme, à la géographie mystérieuse ("lagune", kezako ? 7 couleurs ? Oh my god...). J'ai fait le choix de passer 4 nuits à Bacalar, en me disant "au pire, on passe 4 jours à buller au bord de cette mystérieuse lagune, Iris apprendra à nager dans l'eau pure en observant les tortues et autres poissons multicolores, façon Maldives (spoiler alert : non)". Alors oui, Bacalar est un endroit merveilleux, mais je vais vous expliquer un peu plus en détails ce que vous y trouverez, et ce que vous n'y trouverez pas : vous y débarquerez mieux préparés que nous l'étions (de rien).

Tout d'abord, une lagune, c'est quoi ? Pour le dire en très gros, c'est une étendue d'eau séparée de la mer par un bras de terre (contrairement au lagon, qui est une étendue d'eau séparée de la mer par un récif de corail). La lagune de Bacalar est donc une longue, très longue étendue d'eau de 70 kms à peu près parallèle à la baie de Chetumal (capitale fédérale de l'état du Quintana Roo). C'est d'ailleurs le plus grand lac du Yucatan.

Sur la carte ci-dessus vous pouvez voir concrètement la situation de la lagune de Bacalar, dite "lagune aux 7 couleurs" car on y retrouve paraît-il 7 nuances de bleu différentes. Nous avons essayé de les compter et si 7 me semble un chiffre un peu péremptoire, il y a en effet différentes nuances de bleus, la plus icônique étant ce qu'ils appellent là-bas le "bleu Calypso", un bleu-vert presque fluorescent à se damner.

Le bleu Calypso dans toute sa splendeur

D'un point de vue écologique, cette lagune est un écosystème hyper fragile abritant des organismes fascinants : les stromatolithes. Cet écosystème d'une pureté rare s'est maintenu pendant des millions d'années jusqu'à... l'invention du tourisme de masse. Dans la lagune il n'y a pas d'eau de mer, mais pas de l'eau tout à fait douce non plus. Ils appellent cela agua fresca, mais quand on cherche sur Google, la seule réponse sur cette expression concerne ces horribles jus de fruits coupés d'eau et de sucre. Cette agua fresca (si c'est bien son nom) n'est pas saline, mais pas potable non plus d'après notre skipper (j'ai pourtant lu des témoignages de personnes âgées vivant ici depuis des déconnies et qui en avaient bu des litres ?). Le fait est que toute pure qu'elle soit, sa couleur incroyable est en partie due au fond du lac, qui est fait de calcaire blanc comme la craie. C'est ce calcaire, qui réfléchit la lumière comme un miroir, qui la rendrait non potable et peu propice à la vie. De fait, autour de Bacalar, la lagune abrite très, très peu de poissons et pratiquement pas d'algues. Hormis quelques nénuphars près du rivage, la seule présence de vie (et quelle présence !) c'est les stromatolithes : sorte de larges choux-fleurs à mi-chemin entre la pierre et le pudding. Les stromatolithes (stromatolites sans le h en anglais, du grec ancien qui signifie tapis de pierre), sont des organismes fossiles abritant les colonies de cyanobactéries (ces bactéries vieilles comme le monde à l'origine de la photosynthèse, rien que ça). Grâce à la lumière du soleil, les cyanobactéries puisent du dioxyde de carbone dans l'eau et rejettent du dioxygène. Cela provoque une réaction chimique qui transforme le calcium de l'eau en calcaire. Une fine couche de ce calcaire se dépose autour de la colonie de cyanobactéries, puis une autre couche par dessus, etc., jusqu'à finir par former une grosse "pierre" large et bombée, le stromatolithe.

Les stromatolithes, vous l'avez deviné, sont hyper fragiles. Non seulement il ne faut pas nager au milieu et encore moins les toucher, mais sachez que même votre crème de jour et votre après-shampoing seront pour eux comme le pire des cyanures. Je vous recommande donc vivement d'éviter tout type de crème, y compris les crèmes solaires écolo, et de privilégier les casquettes et maillots antiUV, comme le font les marins sur le lac. Il va sans dire qu'il ne faut jamais, jamais, JAMAIS dépasser les limites indiquées par des cordes et encore moins monter sur les stromatolithes. J'ai écrit plus haut que c'était le tourisme de masse qui avait abimé la lagune, ça n'est que partiellement vrai : des eaux usées de toute la région se sont déversées dans le lac, et les dégâts semblent irréversibles. A voir ce que le gouvernement va mettre en place pour stopper ce déclin (après tout, qui voudra venir se baigner dans un lac marronnasse à l'odeur nauséabonde ? C'est dans l'intérêt de tous de préserver cet écosystème).

Que faire à Bacalar ?

On était surtout là pour la lagune, alors on y a fait 2 sorties : une en voilier, une en kayak.

1/Sortie voilier avec Wild Wave Bacalar Adventures, dont la base est l'hôtel Casa Arabe. Notre skipper, Leandro, un Argentin, a naturellement sympathisé avec Marco (qui est... argentin d'origine). Lara, le mousse, était un amour. Bref, on vous recommande chaudement cette équipe, super réglo sur la question environnementale. Au cours de la sortie, qui dure 3 heures, on vous servira une collation de fruits frais délicieux (env. 38€/adulte 27€/enfant).

https://wildbacalaradventures.com.mx/

 2/Sortie kayak avec le club familial balnéaire Balneario Ejidal Mágico Bacalar, un lieu à l'ambiance délicieusement désuette qui vous louera des kayaks (et notamment à 3 places, c'est le seul loueur qui nous en a proposés !) à l'heure. L'idéal est d'arriver tôt le matin, à l'ouverture : il n'y a personne et la lagune elle-même est encore pratiquement déserte.

 3/Si vous vous baladez dans la ville, vous y verrez ce genre de choses...

4/Si vous poussez jusqu'à Chetumal, vous pourrez visiter le musée de la culture maya, qu'on a vraiment apprécié pour sa présentation fun et didactique (mention spéciale à l'application pour apprendre à compter comme les Mayas).

Museo de la Cultura Maya

Où dormir à Bacalar ?

Hôtel condo Mayanah

https://www.mayanah.mx/en/

(mais demandez bien une chambre à l'étage !)

Où manger à Bacalar ?

Mango y Chile pour une option végane avec jolie vue

Ceci est un hot-dog végan... plutôt pas mal !

 La Playita, sans doute notre restaurant préféré au Mexique (c'est simple, on y est allé tous les soirs de notre séjour à Bacalar). Merveilleusement placé au bord de la lagune sous un banyan tree gigantesque, sa carte est vaste, fraîche et savoureuse, et ses prix, encore à peu près raisonnables. Tout y est incroyable, depuis le guacamole jusqu'aux cocktails en passant par le "meilleur burger du monde" dixit Iris. On s'y sentait tellement bien qu'on a passé tout le reste du voyage à réécouter leur playlist pour se remettre dans l'ambiance tellement cool... imaginez un peu : les enfants se balancent dans les fauteuils suspendus, les beautiful people sirotent des boissons colorées, les couples vont faire trempette dans la lagune qui reflète le soleil couchant, on a même eu un feu d'artifice... bref, le paradis. J'irai jusqu'à dire que je retournerais à Bacalar autant pour La Playita que pour la lagune - ça peut paraître exagéré, mais c'est difficile d'expliquer pourquoi on peut avoir un tel coup de foudre pour un endroit (peut être parce qu'on l'a vécu comme un refuge le premier soir, où on avait vraiment pas la frite avec notre chambre sinistre et la ville pas super emballante ?).

https://www.laplayitabacalar.com/

 Oui, le restaurant est bien situé sous cet arbre banyan gigantesque !

Des pâtes aux crevettes dont je me souviens avec émotion...

En conclusion ! Bacalar (la ville) est un endroit extraordinaire mais il n'y a pas vraiment d'accès direct à la lagune, pour y aller on prend soit un bateau, soit un kayak . Dans la lagune, le snorkelling ne présente aucun intérêt : il n'y a rien à voir (du moins dans la partie du lac proche de la ville de Bacalar) ! D'autre part, ce lac est un écosystème fragile bien malmené, difficile d'y promouvoir le tourisme classique. Ça n'est clairement pas (encore) Tulum, les prix, bien qu'élevés pour le Mexique, restent raisonnables, il y a peu de resorts ultra fancy, mais on a aimé le Mayanah (à partir du deuxième jour quand on a changé de chambre). On a testé peu de restaurants tellement on a adoré La Playita. 4 nuits et 5 jours c'était cependant un peu long pour nous, il n'y a pas tant de choses que ça à y faire (et on a volontairement zappé Los Rapidos après que Leandro nous a dit que c'était une catastrophe pour l'écosystème) et la petite ville en elle-même ne nous a pas franchement emballés, même si on aime bien les vestiges de la grande époque des pirates. 2 nuits auraient suffi pour expérimenter le bateau et le kayak, si c'était à refaire je consacrerais les 2 autres nuits à la réserve de Sian Ka'an, pas loin. Le musée de Chetumal est sympa mais pas suffisamment riche pour valoir réellement le détour.

Voici quelques liens détaillant les problèmes environnementaux autour de la lagune :

https://www.newyorker.com/science/elements/how-a-mexican-lagoon-lost-its-colors

https://earthjournalism.net/stories/bacalar-microbialites-struggle-to-survive-the-degradation-of-their-habitat

https://www.helloasso.com/associations/r-o-a-d-s/collectes/sauvons-la-lagune-de-bacalar-au-mexique

Parce que ça va toujours mieux en le disant : oui, je conseille à tout le monde d'aller au Yucatan, j'ai adoré ce voyage et cette région (la plus sûre du Mexique) et j'y retournerai dès que possible. Un blog de voyage relate UNE expérience, la sienne, et il est bien difficile d'en tirer des généralités, mais on ne peut nier une certaine "collectivité" des expériences, même si nous avons croisé des familles françaises qui avaient des attentes très différentes des nôtres. Par exemple le premier matin, premier hôtel, petit-dej infâme à base de biscottes industrielles, beurre de cacahuètes et boisson sucrée type Banga. Eux étaient en mode hyper naturel "c'est pas bon mais c'est pas grave", nous c'était plutôt "vivement le départ". Il s'en trouveront toujours pour critiquer "ouais, mais t'es vraiment qu'une Occidentale trop gâtée" ou "ah non moi ça ne m'a pas du tout fait comme ça". Bon. On va dire que je partage mes impressions, et mon idée du voyage. Je vais sur mes 50 ans, mes attentes sont clairement différentes de mes premiers roadtrips, sac au dos, à 20 ans, au Japon ou en Inde. Conseils et avertissements, donc, pour voyageurs "midlife" partant avec des enfants et un budget moyen+ (la moyenne pour nos nuitées fut de 107€, la moins chère étant 53€ et la plus chère 157€), afin que leur voyage soit le plus fluide et agréable possible !

1/A part le Pickled Onion (béni soit-il), nous avons été systématiquement déçus par les petits-déjeuners des hôtels lorsqu'ils étaient compris dans la nuitée. Voilà, il faut le savoir, mieux vaut des hôtels sans le petit-dej compris et utiliser le budget économisé pour le prendre ailleurs (on a même testé un petit-dej de sandwichs sur un marché et c'était mille fois meilleur que les oeufs brouillés tout secs et les jus coupés à l'eau et bourrés de sucre d'hôtels supposément luxueux). Il y a bien sûr des exceptions, pour nous ce fut le merveilleux petit établissement de Valerie Pickle (d'où le nom "Pickled Onion") à côté d'Uxmal : plat salé savoureux, banana bread maison à se damner, etc. Quelle générosité et quelle envie de faire plaisir ! Dommage que ça a ait été un fait unique...

 2/Ne pas se fier aux photos de Trip advisor ! Le nombre de fois où on a été déçus en arrivant... et si vous n'êtes pas satisfaits de votre chambre, il ne faut pas hésiter à demander si d'autres sont disponibles. Parfois c'est non, parfois c'est oui... et ça peut tout changer ! C'est ce qui nous est arrivé à Bacalar, notamment. En arrivant dans ce petit hôtel que j'avais sélectionné avec amour, patatra, la giga déception. Chambre ultra sombre au... rez de chaussée ! donc soit on renonçait à toute intimité pour espérer un filet de lumière du jour, soit on vivait les rideau fermés. Au bout d'une demi-heure, on était passablement déprimés, et on devait y passer près de 5 jours. On a donc demandé à changer de chambre, pour une à l'étage (première réaction de la réceptionniste : "mais si regardez, il y a de la lumière" en allumant l'ampoule électrique...). Il n'y avait que 2 ou 3 chambres à l'étage en tout dans l'hôtel, et aucune de libre, mais l'une d'elle devait se libérer le lendemain, et elle serait pour nous ! Bon, le lendemain, gag : la famille française qui occupait "notre" chambre (je m'y voyais déjà) a eu un problème et on a vu le moment où elle resterait une nuit de plus. Mais ils ont heureusement trouvé une solution pour prendre leur avion et on a pu récupérer la fameuse chambre à l'étage. Et là, tout ne fut plus que luxe, calme et volupté. Pour être honnête, ce fut une des meilleures décisions du voyage : elle a transformé un séjour déprimant digne d'un troglodyte en un de nos endroits préférés. Pour le même prix, on est passé d'une piaule lugubre avec robinet cassé à une suite avec immense baie vitrée en dehors du passage des autres clients de l'hôtel.

3/Aficionados de la trempette et autres accros au bain, préparez-vous : à part peut-être dans les hôtels de grand luxe ayant jeté toute préoccupation écologique aux orties, vous ne trouverez pas de baignoire au Yucatan. Ce que vous trouverez, en revanche, ce sont des douches plafonnier, avec de l'eau "en pluie" (pas de douchette de rinçage du popotin ^^). Si vous avez de jeunes enfants qui détestent recevoir de l'eau sur le visage, il faudra envisager une solution lavage de tête au lavabo.

4/Pour rester sur le thème "gestion de l'eau douce et hygiène", les WC : ici, on ne jette pas son papier usagé dans la cuvette mais dans la poubelle. Ça paraît peut-être bête, mais je peux vous dire que se débarrasser du réflexe de jeter directement le bouzin dans la cuvette a pris quelques jours, ici. Ah, et, euh, demandez une poubelle qui ferme, du coup. Pareil, ça paraît ultra anodin, mais on s'est retrouvé avec une corbeille ouverte une fois, et franchement beurk. On a gentiment demandé s'il était possible d'en avoir une qui ferme, on nous l'a apportée tout de suite. Voilààààà.

5/Vous ne boirez pas de jus d'orange frais sans additif. En tout cas, nous, on en a pas trouvé ! Vous aurez toutes sortes de jus d'autres fruits bien sûr, mais pensez bien à demander s'ils sont additionnés d'eau ou pire, de sucre. Généralement, il faut aller dans des endroits un brin fancy pour avoir droit à un vrai smoothie. Ah, les Mexicains ne boivent que très peu d'eau, vous les croiserez toujours avec un magnum de soda dans les bras, même les petits enfants. Dans les supérettes, au rayon "agua", vous trouverez souvent... du soda, du soda, encore du soda. Si vous pouvez, investissez plutôt dans les gros distributeurs d'eau minérale à ramener chez soi (moins de plastique que les bouteilles d'1,5l et les magasins les récupèrent).

6/L'amatrice de thé (et pas du tout de café) que je suis aurait aimé savoir qu'il fallait emporter une boîte de sachets d'Earl Grey au Yucatan ! Pas un seul thé correct, ils étaient systématiquement âcres, voire imbuvables. Mais pour être tout à fait honnête, il est fort possible que ça ait été dû à l'eau. Si vous avez la chance d'avoir une bouilloire dans votre chambre, alors rendez-vous service : faites votre thé à l'eau minérale et avec un sachet digne de ce nom.

7/Je ne vais pas entrer ici dans un débat sur la coriandre, d'autant qu'on sait désormais que sa perception est due à un gène spécifique : OR6A2. Soit vous n'en êtes pas porteur et la coriandre relève merveilleusement tous vos plats, soit vous en êtes porteur, comme moi et 17% des Européens, et du coup les aldéhydes présents dans la coriande vous donnent l'impression de mâchouiller une savonnette et rendent par la même occasion le plat contaminé totalement inmangeable. Mon conseil n°7 est donc DE NE JAMAIS OUBLIER DE MENTIONNER "SIN CILANTRO POR FAVOR" chaque fois que vous commandez un plat (j'ai dû manger un ceviche goût coriandre le deuxième jour, j'en frissonne encore #sensdelamesure).

8/Je vais maintenant aborder la conduite, car nous avons loué une voiture que j'ai conduite exclusivement, Marco n'ayant pas le permis. Environ 2500km en 3 semaines, et ça s'est passé nickel. Du moins au bout de quelques jours. En effet, j'estime à 3, 4 jours mon temps d'adaptation aux spécificités mexicaines (le premier soir j'ai carrément fait n'importe quoi, fatigue et stress aidant, j'y reviendrai plus tard). Le GPS est quasiment inexistant sur la route, il faut donc comprendre comment fonctionnent les limitations de vitesse (je suis de ces conducteurs qui comptent beaucoup sur Waze, J'AVOUE). Vous remarquerez que pas un Mexicain ne semble respecter les limitations, d'ailleurs celles-ci nous ont parfois paru ultra fantaisistes (genre passage à 50 à l'abord d'un arrêt de bus au milieu de nulle part et où il n'y a personne, sachant que personne ne circulait en dessous de 110). Perso je suis plutôt toujours un peu en dessous qu'un peu au dessus, mais là j'avoue que je me suis beaucoup adaptée à la vitesse des autres, sur le moment ça m'a semblé le plus prudent.

9/Si vous êtes plutôt un-e maniaque de la pédale de vitesse, prenez quand même le pli de bien ralentir aux abords des pueblos (villages). Ils sont systématiquements bordés de topes, ces affreux ralentisseurs trèèèès efficaces qui peuvent rapidement se transformer en tremplins si tu dépasses les 30km/h... et parfois de policiers qui seront ravis de te menacer d'une bonne petite contravention avant de te signifier qu'on peut s'arranger... SI TU VOIS CE QUE JE VEUX DIRE.

10/Et j'en arrive à mon dernier point : la corruption est vraiment, vraiment, VRAIMENT partout. Je sais qu'il existe une appli pour la signaler (une appli mise en place par le gouvernement mexicain qui lutte contre ce fléau), à leur montrer éventuellement si vous êtes joueurs (grandes sont les chances qu'ils flippent d'être signalés à la police des polices et vous laissent repartir sans rien). Je n'ai pas retrouvé le nom de cette appli mais ça ne doit pas être si compliqué à trouver sur Google. C'est Valerie, du Pickled Onion, qui nous a donné ce petit pro tip ! 

Nous, on a payé 2 pots de vin. Dans les deux cas, on se sentait trop mal à l'aise pour rentrer dans un petit jeu, surtout avec notre poupette dans la voiture. Le premier soir, je l'évoquais plus haut, j'étais crevée, perdue, il faisait nuit et la route pour rejoindre notre hôtel était inondée. J'ai voulu faire demi-tour mais bim, j'ai emprunté un bout de voie piétonne sans m'en rendre compte (dans le noir, donc, bonjour l'angoisse). Sirène, gyrophare et tout le toutim : QUE C'EST AGREABLE. Bon, que voulez-vous, évidemment on a payé, on était en tort (je précise qu'on a payé un pot de vin, pas une contravention qu'ils n'avaient aucune intention de nous mettre). La deuxième fois c'était aux ruines de Tulum, on s'était mal garé, là aussi en toute bonne foi, mais dans notre tort. Là encore, on a payé évidemment.

Voilà, j'ai évacué les petits points notés au long du séjour pour désormais me concentrer sur le plus fun : les lieux visités ! Je reprends très vite le clavier pour entrer dans le vif du sujet avec plein de photos et d'adresses !

Après moult brainstorming avec moi-même, m'interrogeant sur la pertinence de reprendre mon papy-blog subclaquant (pour ne pas dire mort, enterré et carrément fatigué d'être mort), j'avoue que la perte de mon iphone au Mexique (pour celles et ceux qui me suivent sur Instagram) a été un éléctrochoc (plus de 50000 photos et vidéos perdues à jamais)... le deuil de tous mes documents intimes perdus m'a certainement fait cogiter sur le pourquoi du comment emmagasiner autant de souvenirs. Me voici donc, bien décidée à partager ce merveilleux voyage, alors que j'en ai été incapable pour la Scandinavie, la Floride ou l'Indonésie, voici mes souvenirs, mes images, mes anecdotes et mes conseils à prendre avec recul, sachant que chaque voyage est unique et qu'il existe autant de ressentis que de voyageurs.

Un peu de fleurettes Liberty, un peu de Zigouis, un peu de homemade aux teintes d'automne...

Joyeux anniversaire Miniprune !

L'univers esthétique qui me touche, celui des 70's d'Etienne Delessert ou Guy de Rougemont... Cette lampe nuage n'est pas seulement belle et poétique, c'est aussi le summum du cool (on a beau pousser des cris d'orfraie, c'est quand même super badass d'avoir survécu aux voitures sans ceinture et aux avions fumeurs).

Pour celles qui ne me suivent pas sur Instagram et qui viendraient prendre des nouvelles : miniprune a eu 3 ans la semaine dernière... c'est fou, non ? :)

Voilà des mois que je ne postais pas. Et puis peut être que le nombre de photos prises ce mois-ci m'a redonné envie. Peut-être est-ce l'approche de Noël, que l'on aimerait vraiment - selon l'expression consacrée - ré-enchanter, surtout cette année (par exemple en choisissant d'offrir de l'artisanat, du beau, du durable, du local...) ... Peut-être aussi parce que j'aide une amie à monter le sien, de blog... Toujours est-il que j'ai eu envie de réinvestir ce petit espace virtuel en vous proposant un shopping de Noël. Un peu particulier, ce shopping, puisqu'il est à trouver exclusivement sur la boutique Happy to see you (je précise que ce billet n'est PAS sponsorisé... Il se trouve que non seulement j'aime beaucoup Pénélope, mais en plus je pense sincèrement que sa boutique est une des plus jolies au monde). Voici donc quelques idées, si vous en manquiez (toute ressemblance avec des personnes existantes n'est pas totalement fortuite ;-)) :

Pour la poupée de Violette, petite fille aux yeux pervenche : la cape pailletée de gala, pour les grands soirs tralala...

Pour la poupée de Bianca, une coquine drôle et malicieuse : une robe en lin couleur poussière et un mini mushi aux tons "aile de papillon"...

Pour la poupée de Carlotta, qui vit outre-Rhin : le nouveau béguin en lin quadrillé, un collector !

Pour une amie précieuse qui apprécie le bio et les senteurs délicates et naturelles : la bougie "citrus aurantium" de Maison maison, une des plus belles fragrances "fleur d'oranger" que je connaisse...

Pour votre belle-soeur restauratrice : une assiette Donna Wilson, l'objet idéal pour manger tout en souriant...

Pour Léonor, presque grande mais encore assez petite pour avoir envie de compléter sa crèche de Noël : un âne en bois de fabrication artisanale...

Pour Adrien, qui aime regarder danser les petites flammes : des bougies trouées dont la cire coule à l'intérieur, pour ne pas se brûler !

Pour Laure, votre amie tapissière au goût si sûr : une écharpe moelleuse pour affronter les grands froids d'hiver dans son atelier...

Pour cette amie qui vous a déraisonnablement gâtée cette année : un feutre chic et féminin, de belle facture (parce qu'elle aime les belles choses ;-))

Pour vos amis passionnés de voyage et de vaisselle en métal émaillé : une théière et un mug blanc à liseré bleu, pour se croire en vacances tous les jours...

Pour votre confidente préférée, qui adore tout ce qui est mignon : un charmant petit personnage d'Apolline à Paris (est-il besoin d'une raison, really ?)

Pour votre cousin célibataire passionné de peinture abstraite : un sublime plaid Lucky boy sunday...

Pour votre amie débordée qui aimerait pendre soin d'elle au naturel, même si, la plupart du temps, elle n'en a pas (le temps) : un tube de crème à la rose à glisser dans son sac...

Pour celui ou celle à qui vous aimeriez chanter "Un jour j'irai à New York avec toi" : une broche pomme de Macon & Lesquoy, en espérant qu'il comprenne le message ;-)

Toutes ces idées cadeaux (et tant d'autres) sont à retrouver ici, chez Pénélope !