Stop

"[Le racisme est] un fléau puisque, encore aujourd’hui, un Noir meurt tous les deux jours et demi sous les coups, 1 499 000 sont victimes de harcèlement et d'injures dans l’espace public, 50 000 sont battus et/ou violé-e-s, et 30 000 enfants sont victimes de torture et mutilations. Ces violences à l’égard des personnes de couleur révèlent la réalité « d’un système de domination du Nord plaçant les ressortissants des pays du Tiers-Monde dans une situation inégalitaire au point de leur faire subir des violences physiques ou psychiques », souligne Marie-George Buffet."

Terrifiante, cette citation extraite de l'Huma ?

Voici maintenant la véritable version :

"Un fléau puisque, encore aujourd’hui, une femme meurt tous les deux jours et demi sous les coups de son conjoint, 1 499 000 sont victimes de harcèlement sexuel dans l’espace public, 50 000 sont violées, et 30 000 filles sont excisées ou menacées de l’être. Ces violences à l’égard des femmes révèlent la réalité « d’un système de domination patriarcal plaçant les femmes dans une situation inégalitaire au point de leur faire subir des violences physiques ou psychiques », souligne Marie-George Buffet."

Bizarrement, ça fait beaucoup moins réagir... Mais dans de nombreux cas, remplacez le mot "femme" par le mot "Noir", le mot "sexisme" par le mot "racisme", et vous verrez vos interlocuteurs ouvrir grand les yeux et réaliser que ce qui, jusque là, semblait faire partie d'une réalité immuable, est enfin devenu intolérable.

L'humanité, daté du 25 novembre 2008

Comments

[Sécotine]

Bigre - à lire tous ces commentaires, on est loin du consensus ""oh que c'est joli" qui domine généralement sur ton blog (et pour lequel je me joins au choeur des admiratives, de manière quasi systématique).
Dur "débat" (le mot est mal choisi et tu vas m'épingler là dessus) que celui ci, parce qu'il nous pousse dans nos retranchements et nous met au pied du mur de notre éducation - et en reflet, celle que l'on transmet... Je suis certainement de celles qui, par omission, véhiculent à l'insu de leur plein gré quelques comportements machistes. Parfois, je suis même la première à en souffrir... Mais je me soigne, hein, notamment en lisant ce que tu écris sur le sujet, ou en échangeant avec toi !!! ;-)
Merci pour ce post Madame ...

[pascale m.]

De toute façon, j'ai que deux filles, donc je leur apprendrai à toutes les deux à être bonnes cuisinières et bonnes ménagères, tout comme moi, ouarf!
Plus sérieusement, je pense que j'ai mal vécu et vis toujours mal la différence de traitement entre moi et mon "p'tit frère", grand dadais de 32 ans, pour qui ma mère a toujours un repas tout prêt au cas où, alors que quand on l'appelle à la rescousse pour garder NOS filles, elle est pas dispo! (ben oui elle a pris l'habitude que je me dém..de toute seule!)
Bon là, pour le coup, plus rien à voir avec le débat :-D

[Madame Chacha]

Héhé, don't worry Henry, j'avais très bien compris... d'ailleurs je me sens moi-même parfois en lutte avec ma tendance "naturelle", je fais très attention à ne pas faire de différence, du moins consciente, entre mon fils et ma fille (il faut voir d'où je viens).
Ça va parfois se nicher loin, par exemple une tolérance un peu plus grande face aux bêtises du garçon, là où une pression sociale énorme est mise d'emblée sur la petite fille pour qu'elle se tienne tranquille et sage... donc des différences bien plus subtiles que simplement demander des tâches différentes à l'un et l'autre !
Cependant, je soulignais juste que quand il s'agit de défaut d'éducation sur un enfant, observe et tu verras, on parle systématiquement de la mèèèèère...
Mais j'avais très bien compris l'idée force de ton commentaire, à savoir on ne devrait pas faire de différence entre filles et garçons, ce à quoi, comme je disais, je souscris à 100% !
Mais il est vrai qu'en permettant aux enfants de sentir que c'est le comportement de MAMAN qui est déterminant dans leur éducation, on ne montre pas franchement l'exemple :-)

[pascale m.]

hum! je me suis mal exprimée, sans doute! je voulais juste souligner que, peut-être inconsciemment, les mères (du moins celles que je connais!) ont une tolérance plus grande vis-à-vis de leurs garçons, qu'elles leur trouvent plus d'excuses, qu'elles les couvent davantage...mais bon, pour le coup, on s'éloigne du débat ;-)

[Madame Chacha]

@ pascale : je te suis bien sûr, dans ce que tu écris, sauf qu'au lieu de parler de la responsabilité de la mère, j'aurais souligné celle des deux parents : un père, ne serait-ce que par sa démission au profit de la mère de l'éducation de sa progéniture, est tout autant responsable du comportement de son enfant. Mon père nous a quittés quand j'étais petite pour partir vivre à l'autre bout de la France avec qqun d'autre. Il m'a fallu attendre 20 ans et une maturité -que j'ai acquise, notamment, en élevant moi-même deux enfants- pour me rendre compte que ma mère n'était pas seule responsable de mes maux. Au contraire, au moins a t-elle essayé, elle ! Je remarque qu'on parle encore trop systématiquement de la responsabilité des mères...